lundi 7 avril 2008

Robert Guédiguian désenchanté par la gauche

Une interview lui est consacré dans Rue89.com


Une profonde mélancolie règne sur "Lady Jane". Ça correspond à votre état d’esprit?

L’idéalisme en miettes, la jeunesse perdue, l’oubli… Les sentiments de mes personnages ne me sont pas étrangers. Ce n’est pas un hasard si j’ai conçu le film au moment où, pour la première fois, je n’ai pas voté pour le Parti communiste. Aujourd’hui, je ne sais plus comment faire de la politique. Je n’ai pas de réponses. Je peux contribuer ponctuellement à certaines choses. Dans le cinéma, bien sûr. Également dans la défense des sans-papiers, les problèmes de la justice… Comme beaucoup de monde, j’agis au coup par coup, pour des causes spécifiques. Sinon, je peine et je ne me reconnais dans aucun parti. Les socialistes? Ils parlent comme Bayrou et, sur certains points, ils sont moins à gauche que l’UMP, ce qui veut tout dire. L’extrême gauche? Elle ne se fonde pas sur une réelle proposition politique. Tout semble malheureusement indiquer une victoire absolue de la social-démocratie. Je n’ai pas ma place à l’intérieur de ça. Ce n’est pas un jugement de valeur, juste un constat. Évoquer mon désarroi dans des films représente aujourd’hui l’essentiel de mon activité politique.

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